Iles perdues dans le temps.
Il nen fallait pas plus pour enflammer limagination de Conan Doyle, le célèbre auteur de Sherlock Holmes, qui, sinspirant du rapport des scientifiques, écrit alors le roman
Le Monde Perdu
Que sont les tepuis ?
Tepuy (ou tepui) veut dire "montagne", tout type de montagne, dans le langage des indiens Pémons, qui habitent la région. Nous réservons ce nom à ces formations géologiques fascinantes que nous rencontrons au sud-est du Venezuela, ces immenses montagnes tabulaires de grès qui surgissent comme des forteresses de la savane et la forêt tropicale qui les entourent.
Il existe une centaine de ces tepuis, dispersés à travers les états de Bolívar et d'Amazonas au Venezuela. Seulement quelques-uns sont accessibles, d’autres sont encore inexplorés. Ils sont tous protégés sous le régime de Monument National par la Loi vénézuélienne.
Ces tepuis sont ce qui reste des sédiments, déposés il y a plus de 1.8 milliards d'années sur le bouclier Guyanais, quand l’Amérique du sud et l'Afrique étaient encore reliés et faisaient partie du supercontinent originel Gondwana. L’apparence actuelle des tepuys vient de plus de 200 millions d'années d’érosion, agrandissant fissures et fractures créées antérieurement dans le plateau de grès par des mouvements tectoniques.
Le Roraima, avec ses 2810 mètres, est le plus élevé de tous les tepuys. Son nom indien est Roroima-tepuy, qui veut dire "grand bleuté" par son apparance à l'horizon. Il se situe au confluent des bassins de l'Orénoque, de l'Eséquibo et de l'Amazone.
Quelle meilleure description du sommet du Roraima que cette description d'un journaliste du National Geographic (Mai 1989): ce que je peux distinguer du paysage dans la lumière du crépuscule parait sortir directement d'un cauchemar. Pierres et rochers de toute forme et taille sont entassés l’un sur l'autre. Une pluie glacée par des vents orageux nous fouettent le visage. (...) Il n'y a pas un seul mètre carré de surface plate. Ce qui n’est pas rocher nu et glissant est une tourbière sans fond. (...) Il est facile de s’imaginer ces rochers sculptés comme les ruines de temples de cultures étranges et depuis longtemps disparues. Mon imagination voit de colossales statues égyptiennes, divinités grecques, pagodes Siamoises, dieux Romains, éléphants nains et chameaux géants - tous pétrifiés pour l'éternité.
Dans de telles conditions inhospitalières, seulement quelques espèces ont pu s’adapter à cet environnement, comme cette petite grenouille (Oreophrynella), endémique du Roraima, qui s’enroule comme une balle et roule au lieu de sauter; autre espèce curieuse, aussi endémique du sommet des tepuys, est la Stegolepys dont la base est enveloppée dune substance gélatineuse dont nous ignorons la raison, et la heliamphora, une plante carnivore... une bonne nouvelle, il n'y a pas de moustiques sur le sommet du Roraima.
Les premières descriptions que nous rencontrons sur l'Auyantepuy sont de l'explorateur catalan Felix Cardona Puig qui a été le premier européen à apercevoir la plus haute chute d'eau au monde, connue aujourd'hui sous le nom de Salto Angel. Il fut également le premier à escalader l'Auyantepuy et à explorer son sommet.
Contrairement aux tepuis de la Chaine Orientale (Roraima, Kukenan, Ilu, etc.) qui possèdent tous une surface relativement plane et dénudée, l'Auyantepuy est entrecoupé de falaises, crevasses, rivières. C'est le plus grand tepuy de l'état de Bolivar avec une superficie de 700 kilomètres carrés et une hauteur de 2,450 mètres.
Akopan fait partie du massif de Chimanta, qui couvre une superficie de 1.470 km2 et qui comprend de nombreux autres tépuis: Churi, Amuri, Agparamán, Toronó, Chimanta, Abakapá, Apakará, Eruoda et Tirepón. Les hauteurs varient entre 1.700m pour Abakapa-tepuy et 2.700m pour Eruoda-tepuy. La région fut explorée pour la première fois en 1936 et Akopan escaladé pour la première fois en 1946 par Felix Cardona Puig.
Sur tous les tepuys, le botaniste amateur sera servi; il pourra observer la Brocchinia Tatei cachées dans une fissure et l'Orectante Sceptrum, étrangement de la famille de l'herbe (Xyridaceae); vue ici sur un lit de Drosera, une plante carnivore, et quelques fleurs de Paepalanthus minutus; et sur cette photo l'Orectante est vue en compagnie d'une autre espèce de Stegolepis, Stegolepis Ligulata. Avec un peu plus de définition, nous pourrions observer plusieurs orquidées jaunes. Et sur un fond de Roraima la Stegolepis Parvipetala.. Toutes ces photos sont une courtoisie de Claes Grundsten, célèbre photographe naturaliste suédois, qui était avec nous plus tôt cette année. Sur tous les tépuis existent des espèces endémiques, comme les Chimantaeas sur Akopan.
Le Gouvernement du Venezuela a créé le Parc National Canaima afin de protéger l'environnement fragile de la savane et du sommet des tepuys. Cependant, l'impact dune quantité de plus en plus importante d' excursionnistes qui viennent le découvrir, plus de 3000 en 1999, est visible et sérieux. Nous nous faisons les porte-parole de Inparques qui exige de ne pas saventurer sur le Roraima sans un guide local et au moins un porteur, ne pas rapporter de cristaux, de toute façon ils vous seraient confisqués, rapporter tous vos déchets (ainsi que ceux vous pouvez rencontrer sur la route), ne pas créer de nouvelles pistes et sites de camping, et faire vos besoins naturels aux lieux indiqués par votre guide.
Nous vous recommandons d'être en bonne forme physique pour réaliser ces treks, spécialement l'Auyantepuy et Akopan, qui devraient être réservés aux randonneurs d'expérience.
Description du trek au
Roraima
OU
Description du trek à
l'Auyantepuy
OU
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